André Le Nôtre, Vaux-le-Vicomte et Versailles : présentation

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Toute la grammaire et la syntaxe de Le Notre sont présents dans cette première création : rinceaux de buis imitant les motifs de tapis turcs, bosquets, grottes, pelouses, eaux dormantes ou jaillissantes, plantations d’encadrement, arbres taillés, les bassins, les statues et les allées bien ordonnées.

La perspective ralentie

Le château domine l’immensité de verdure quelque soit l’éloignement duquel on l’observe. De la même façon, le jardin donne l’agréable sentiment d’être embrassé tout entier dès le premier coup d’œil.Mais ce sentiment est une illusion.Le Nôtre, utilise les effets d’optique et les lois de la perspective. A mesure que le promeneur avance dans le jardin, il découvre l’existence d’un canal et comprend que les grottes qu’il pensait proches sont en réalité construites de l’autre côté du canal. Il s’agit d’une « perspective ralentie ». Plus les éléments du jardin sont éloignés du château, plus ils sont longs ou hauts. Ainsi, le parterre de « broderies » est trois fois plus petit que le parterre de gazon situé au bout du jardin. De même, le bassin carré est huit fois plus grand que le rond d’eau. Les sculptures proches du château sont trois fois moins hautes que les termes des grottes. Ce procédé permet d’« écraser la perspective », de rendre le jardin plus petit qu’il n’est en réalité, est utilisé en France dès les années 1630, mais Le Nôtre l’amplifie.

Un jardin en trois parties

L’arrivée au château se fait par un alignement bilatéral de 257 platanes. Provoquant un « effet de tunnel » impressionnant, cet alignement long de 1 400 mètres est classé monument historique.Le jardin se compose de trois parties :

  • la première comprend une cour et une avant-cour ;
  • la deuxième part du château et s’arrête aux petits canaux ;
  • enfin, la troisième partie est constituée de ce qui est situé au-delà des petits canaux.

L’avant-cour est séparée de la route par un ensemble fait de grilles et de termes. Deux portails situés sur la grille ne servent pas d’entrée, car c’est par la grille centrale, plus modeste, que l’on peut accéder au parc.La grille est dotée de huit piliers surmontés de bustes à double face de dieux grecs, de faunes et d’allégories des saisons, sculptures qui font écho aux termes situés dans la grotte du jardin.

Parterres de broderies

Les parterres de « broderies », les plus proches du château étaient considérés à l’époque de Fouquet comme l’ornement le plus noble d’un jardin ; leur première utilisation date de 1595 pour le château de Saint-Germain-en-Laye.L’état actuel des broderies est une reconstitution du XXe siècle, plus ou moins fidèle : les rinceaux étaient plus fins, du sable jaune contrastait avec des gravillons de charbon, et les bordures des parterres étaient plus fines. À droite des parterres de broderie se trouve un parterre de fleurs qui se trouve excentré.André Le Nôtre préférait le gazon, moins sujet aux saisons ; l’état actuel est récent, le parterre ayant été recouvert de gazon puis fleuri de nouveau.

Bassins, grottes et cascades

Le « Parterre de la Couronne », à gauche, comporte une couronne royale dorée située au centre d’un bassin, en hommage au Roi, dont la chambre du rez-de-chaussée se situe lui aussi dans la partie gauche du parc. Ces deux parterres sont dissymétriques par rapport à l’axe central du jardin.Au Sud de cet ensemble se trouve un axe transversal.

À sa gauche se trouve « la Grille d’Eau », dont le nom provient de jets d’eau en forme de grille. À l’opposé, à la droite de l’axe central, se trouve une vraie grille devant donner sur un potager que Le Nôtre n’eut pas le temps d’achever.Un troisième axe transversal sépare la grotte des jardins.

Cette présence d’axes transversaux coupant un axe longitudinal permet à Le Nôtre de conférer un certain dynamisme à la composition du parc, rompant ainsi avec les jardins de la Renaissance, ordonnées avec une symétrie parfaite.

Le château se reflète dans le Bassin Carré, situé à 500 mètres de lui. C’est pour le Grand Canal que Le Nôtre fait le plus de travaux. Vue du château, la Grotte semble être située juste après le Grand Bassin, or, entre ces deux éléments se trouve le Grand Canal, long de 875 mètres et large de 35. En effet, Le Nôtre a créé une dénivellation masquant le canal aux yeux du visiteur, pour n’apparaître qu’à son approche. »La Grotte », située au-delà du Grand Canal est due à Le Nôtre qui l’a conçue, et à Le Brun qui a dessiné les sculptures. Les grottes sont appréciées depuis la Renaissance. 

À Vaux-le-Vicomte, son originalité tient au fait que sa façade présente une surface plane, alors que traditionnellement elle a une forme de caverne. Elle présente des éléments traditionnels comme le bossage et les termes, mais ici ces caractères sont tempérés par leur adaptation au terrain.Face à la Grotte se trouvent les Cascades, invisibles depuis le château. Ce type d’architecture, récent en France et date de la première moitié du XVIIe siècle.

La Grotte est en grande partie en pierre brute, les sculptures furent dessinées par Charles Le Brun et réalisées par Matthieu Lespangnel.

Les statues de fleuves sur les côtés de la grotte représentent le Tibre et l’Anqueil. Huit Atlantes encadrent sept niches comportent des rochers artificiels. Vue de loin, la Grotte semble faite en pierre à peine travaillée et les niches ont l’air d’abriter des sculptures très ouvragées, mais vue de près, c’est le contraire.La Grotte est encadrée d’escaliers, de rampes et de terrasses.Aux pieds des escaliers se trouvent quatre sculptures datant du XIXe siècle, mais qui étaient prévues à l’époque de Nicolas Fouquet.

En 1891 Alfred Sommier fit installer au-dessus du « Bassin de la Gerbe » une reproduction de grand format par Tournois et fondue par Thiébaud, du célèbre Hercule Farnèse, qui constitue le point de vue final de la très longue perspective axiale ; cette statue monumentale en plomb doré haute de 7 mètres aurait été apportée par 40 chevaux (P. de Vogue) ; il constitue une allusion allégorique à Fouquet, qui se place ainsi dans la lignée d’un personnage mythologique qui passe pour un bienfaiteur de l’Humanité.

Vue aérienne

Grand canal

Les plus belles photographies

Boulingrin et (2)Hercule

Sans titre

André Le Nôtre

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Histoire du jardin 

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