Modifié dès 1704, très détérioré par la suite, le Théâtre d’Eau fut détruit en 1775 pour faire place à un dessin d’allées et d’engazonnement, ce qui lui valut son nom de bosquet du Rond Vert. De forme carrée comme la plupart des bosquets de Versailles, il comprend une partie centrale de 1,5 hectare aujourd’hui vide et utilisée comme espace logistique.
La salle intérieure du Théâtre d’Eau, formant un carré de 120 m de côté inscrit dans un autre carré de 180 m de côté, sera réaménagée par Louis Benech et Jean-Michel Othoniel.
Le parti pris du paysagiste est de créer un bosquet accueillant etouvert en permanence, alors que les autres bosquets historiques, plus fragiles, sont souvent fermés.
Le visiteur s’engagera dans une promenade dansante ponctuée de haltes à l’ombre de chênes verts, avant d’atteindre une grande clairière de lumière et d’eau partagée en une salle plus grande et une scène en sur-haut interprétée en deux bassins.
Sur les miroirs d’eau du bosquet, quatre sculptures-fontaines dorées. Ces œuvres abstraites composées d’entrelacs et d’arabesques de verre évoquent le corps en mouvement, elles s’inspirent directement des ballets donnés par Louis XIV et de L’Art de décrire la danse de Raoul-Auger Feuillet de 1701. La grâce de leurs jets puissants donne vie à des menuets ou à des rigaudons semblables à des dentelles dans l’espace. Ces créations sont des calligraphies dynamiques qui rappellent les parterres en broderie présents à Versailles. Le jardin, le corps et la sculpture sont ainsi étroitement liés.
Les arbres choisis ne dépasseront pas les 17 mètres voulus par Le Nôtre et seront en parfait accord avec les couronnes d’ifs du bosquet voisin, celui des Bains d’Apollon, de même que les diagonales seront visuellement fermées à la manière des autres bosquets.
Restauration du bassin des Enfants dorés – dit aussi bassin de l’Ile aux Enfants
Le Bassin des Enfants Dorés (ou bassin de l’Ile aux Enfants) est établi en lisière ouest du bosquet du Théâtre d’Eau ; il fut créé en 1709 par Jules Hardouin- Mansart, lors de la campagne de travaux conduite dans le jardin. Celle-ci verra notamment le percement d’un certain nombre d’allées secondaires en franges des bosquets, venant ainsi ouvrir plus largement les salles de verdure plus secrètes antérieurement composées par Le Nôtre.
Ce petit bassin, de forme elliptique, est orné en son centre d’un groupe de huit chérubins, figures en plomb sculptées par Jean Hardy, exécutées à l’origine pour les bassins du parc de Marly, d’où elles furent déposées pour être transportées à Versailles. Il a conservé, durant trois siècles, sa structure d’origine en maçonnerie de briques pleines directement établies sur un corroi d’argile et recouvertes de feuilles de plomb.
Les caractéristiques de ces maçonneries de structure, conjuguées à l’insuffisance de portance des sols, sont à l’origine des problèmes récurrents d’étanchéité qu’a connus ce bassin. Les déformations des maçonneries de briques ont en effet provoqué des craquelures et ouvertures des feuilles de plomb, malgré les joints de dilatation mis en œuvre. Les figures sculptées en plomb, leurs ouvrages de support et de présentation (rochers en plomb), ainsi que les différents ouvrages de fontainerie présentent également un certain nombre d’altérations.
La restauration de ce bassin, viendra parfaire le réaménagement du bosquet du Théâtre d’Eau, qui formera à nouveau un espace à part entière du jardin de Versailles.
Vue aérienne en travaux et une fois les travaux achevés