André Le Nôtre et le jardin des Tuileries
Avant Versailles
Après un coup d’essai au jardin de la Reine à Fontainebleau (1644-1646), André Le Nôtre réalise aux Tuileries une oeuvre entièrement remodelé sous sa seule direction, dont la conception suit de peu le coup de maître de Vaux-le-Vicomte. Les effets d’optique des Tuileries annoncent et préparent les évolutions des années 1670 et 1680 marquées par les perspectives et les canaux de Chantilly, de Versailles et de Sceaux ou par la grande terrasse de Saint-Germain.
Du jardin au grand axe
Les Tuileries sont non seulement son chef-d’oeuvre à Paris, mais aussi la matrice, avec son avenue, les Champs-Elysées, tracée et plantée suivant le dessin de Le Nôtre, de la grande perspective et de l’urbanisme à venir de l’Ouest parisien. Les Tuileries peuvent être également considérées comme son oeuvre la plus personnelle, pour laquelle il marqua, avec Chantilly et Trianon, une nette préférence à la fin de sa vie.
Aux Tuileries, André Le Nôtre perce une allée centrale dans l’axe du palais, il aplanit et réhausse le terrain en créant la terrasse du Bord-de-l’ Eau et celle du palais. L’axe principal, délimité par deux bassins, se prolonge par le grand Fer-à-cheval et au loin l’avenue qui mène à Saint-Germain, future avenue des Champs-Elysées.
Suppression du mur
Au pied du château, la rue et le mur sont supprimés et remplacés par une terrasse. Celle-ci domine un grand parterre composé de dix compartiments en broderie, de deux autres en pièces coupées de gazon et de trois bassins ronds. L’ensemble, d’un seul tenant, se substitue aux deux parterres dessinés sous Louis XIII.
Applanissement
La grande terrasse du Bord de l’eau remplace le mur de clôture le long de la Seine. Avec la terrasse des mûriers construite au nord sous Henri IV, les nouvelles terrasses apportent à ce jardin plat le relief qui lui manquait.
Bosquets
De nouveaux bosquets, aux figures très variées, salles vertes, salle de comédie, boulingrins ou quinconces, réorganisent entièrement le couvert. Le jardin s’agrandit, à l’ouest, d’une vaste aire découverte, centrée sur un bassin octogonal, encadrée par des terrasses.
Axe central
Le jardin s’ouvre alors sur la campagne à travers la future avenue des Champs-Elysées, plantée en 1667 dans le prolongement de l’allée centrale des Tuileries. On retrouve ici comme ailleurs, l’intérêt marqué d’André Le Nôtre pour les corrections optiques : les dimensions des pièces d’eau augmentent à mesure de leur éloignement de la façade du palais.
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