« Le Nôtre mourut après avoir vécu quatre-vingt-huit ans dans une santé parfaite, sa tête et toute la justesse de sa capacité ; illustre pour avoir donné le premier les divers dessins de ces beaux jardins qui décorent la France. […] Il avait une probité, une exactitude et une droiture qui le faisait estimer et aimer de tout le monde. […] Il fut toujours désintéressé. […] Il travaillait pour les particuliers comme pour le roi, et avec la même application, ne cherchait qu’à aider la nature, et à réduire le vrai beau aux moins de frais qu’il pouvait. Il avait une naïveté et une vérité charmante. Le pape pria le roi de le lui prêter pour quelques mois ; en entrant dans la chambre du pape, au lieu de se mettre à genoux, il courut à lui : « Eh ! bonjour, lui dit-il, mon révérend père, en lui sautant au col, et l’embrassant et le baisant des deux côtés ; eh ! que vous avez bon visage, et que je suis aise de vous voir en si bonne santé ! » »
Voir aussi : André Le Nôtre et le bosquet de la Colonnade racontés par Saint-Simon