André Le Nôtre

Fontaine du serpent et de la lime, bosquet du Labyrinthe, petit parc de Versailles : gravure

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La fable

« Le labyrinthe de Versailles. The labyrinth of Versailles », imprimé à Amsterdam par Nicolas Visscher en 1682

On conte qu’un ſerpent voiſin d’un Horloger,
(C’eſtoit pour l’Horloger un mauvais voiſinage)
Entra dans ſa boutique, & cherchant à manger
N’y rencontra pour tout potage
Qu’une Lime d’acier qu’il ſe mit à ronger.
Cette Lime luy dit, ſans ſe mettre en colere,
Pauvre ignorant ! & que pretends-tu faire ?
Tu te prends à plus dur que toy,
Petit Serpent à teſte folle,
Plutoſt que d’emporter de moy
Seulement le quart d’une obole,
Tu te romprois toutes les dents.
Je ne crains que celles du temps.Cecy s’adreſſe à vous, eſprits du dernier ordre,
Qui n’eſtant bons à rien cherchez ſur tout à mordre,
Vous vous tourmentez vainement.
Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages
Sur tant de beaux ouvrages ?
Ils ſont pour vous d’airain, d’acier, de diamant.
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